mardi 30 décembre 2014

Meilleurs voeux pour l'année 2015


Un jour ce drapeau sera hissé librement en RDC et dans tous les autres États Africains

Malebo Force souhaite à tous ses membres et à toute la communauté LGBTI de Kinshasa, de la RDC, du Congo, de l'Afrique et du monde entier ses vœux les meilleurs pour l'année nouvelle. L'année 2015 doit être celle de la poursuite du combat que nous menons pour nos Droits dans ce monde où beaucoup d'entre-nous sont persécutés pour la simple raison qu'ils sont attirés par les personnes de même sexe.

Les Droits sexuels nous permettent de dire oui au partenaire de notre choix. Nos vœux seront que dans un avenir proche, nos États  approuvent légalement cela.


Par ailleurs, Malebo Force est heureux de la prise de conscience  manifestée par les homosexuels durant l'année 2014 à travers la ville de Kinshasa pour lutter contre les projets de loi anti gay  et toute autre forme d'intolérance envers l'ensemble de la communauté LGBTI du pays. Bravo à toutes les associations de la capitale et du reste de la RDC pour cet esprit de militantisme. Ne l'oubliez pas nous constituons une force et nous vaincrons les préjugés et l'injustice affichés par la société à notre égard. Enfin, la vraie lutte ne pourra réussir qu'à travers les associations militantes. Ainsi donc, nous demandons aux personnes LGBTI du pays d’adhérer en masse aux différents groupes existants pour renfoncer nos actions et faire entendre notre voix.

Encore une fois Bonne année et heureuse fête à tous!!!!

Justice Walu

samedi 11 octobre 2014

Internet : un espace de liberté d’expression pour les gays en Afrique

S’il y a un média qui a permis aux homosexuels africains de se sentir libre, c’est sans nul doute Internet. Grâce à sa liberté d’expression et surtout à son interconnexion planétaire, il a donné l’occasion à beaucoup de jeunes de ce continent d’accéder à des banques de données réunissant des informations sur leurs choix sexuels et différents autres éléments utiles mais inaccessibles par les médias classiques locaux : sites des associations militant pour la cause homosexuelle, sites de rencontres avec forum et chat en direct, sites à caractères pornographiques,  réseaux sociaux, etc.



A Kinshasa (RDC), il n’est plus rare de voir  des jeunes, en général, se connecter via les cybercafés  où plus discrètement à partir de leurs téléphones portables sur des sites de rencontres pour faire la connaissance de l’âme sœur ou un partenaire occasionnel.  En effet, la téléphonie mobile leur a donné un nouvel espace de contact plus sécurisé  avec internet et ses réseaux sociaux comme facebook.  Ils peuvent grâce à leurs portables se  connecter à frais raisonnable  et surfer sur les sites réservés aux homosexuels.  Le fait le plus révolutionnaire est que faire une rencontre avec une personne de même sexe est devenue en un click plus facile qu’il y a encore quelques années où il fallait tenter sa chance à ses risques et périls dans la rue. Cet accès plus facile est également entrain de favoriser un élan de militantisme qui jusque là était quasi inexistants dans la capitale congolaise, Kinshasa et dans d'autres villes d'Afrique.  Internet a largement contribué à renforcer les liens entre la communauté LGBTI. Désormais, l'avenir du combat pour les droits des minorités sexuelles dépend aussi de cet outil de communication qui ne cesse de se globaliser.

Bien qu'utilisé par un faible pourcentage de la population, Internet touche de plus en plus des jeunes africains grâce aux téléphones mobiles. Ils peuvent ,ainsi, se connecter sur les réseaux sociaux.


Il faut reconnaitre que sans Internet, il aurait été très difficile aux homosexuels africains de faire entendre leur voix à travers la planète face à la montée de l'homophobie dans certains pays du continent. Pour preuve, les associations LGBTI ont pu alerter la communauté internationale face aux violations des droits des minorités sexuelles.  L'adoption des lois visant à interdire et à condamner l'homosexualité dans des États africains comme le Nigeria et l'Ouganda ont renforcé la lutte à travers le réseau de façon remarquable. En Rdc, où les homosexuels sont également menacés par un projet de loi anti-gay, des groupes LGBTI ne cessent de se multiplier via les réseaux sociaux.  Comme partout en Afrique, ces associations utilisent le net pour conscientiser, mobiliser, informer, dénoncer, éduquer et sensibiliser.

JW
  
 

lundi 22 septembre 2014

Un meurtre au sein de la communauté gay de Kinshasa

 Yves Melick, un des membres influents de la communauté gay de Kinshasa, a été conduit en sa dernière demeure le dimanche 21 septembre 2014 au Nécropole dans la commune de Nsele. Il reposera désormais dans ce cimetière alors que son meurtrier, le dénommé Braddy Tosta passera le reste de ses jours en prison.

En effet,  monsieur Tosta, âgé de 37ans, a été condamné à la réclusion perpétuelle le 18 septembre dernier par le Tribunal de Grande Instance de la Gombe. Il a été reconnu coupable du meurtre d'Yves Melick, un métis belgo-congolais de 51 ans qu'il a tué de sang-froid dans la soirée du 5 septembre après un malentendu.

Braddy Tosta, le meurtrier d'Yves Melick
Selon l'accusé reconnu coupable d'homicide volontaire, monsieur Melick qui était devenu son partenaire occasionnel lui avait promis la somme de 5000 $ pour l'achat d'un véhicule. Cependant, la victime n'avait pas tenu sa promesse et Braddy Tosta n'ayant pas trouvé son compte dans cette relation a ôté la vie à Yves Melick en l'agressant violemment. Il a précisé que lui et le défunt avaient commencé leur relation par des échanges téléphoniques. Par la suite, ils se sont rencontrés physiquement et ont eu des rapports se limitant au départ à des fellations moyennant la somme de 500$.  Marié et père de trois enfants, Braddy, chômeur de son état, ne se reconnait pas comme homosexuel mais plutôt comme un opportuniste qui cherchait à se faire un peu d'argent suite à la conjoncture chaotique du pays. D’après lui, l'argent gagné auprès d'Yves Melick lui a permis de payer la scolarité de ses enfants. Malheureusement, leur rencontre du 5 septembre a été la dernière et s'est terminée par un drame qui attristera longtemps la communauté LGBTI de la capitale congolaise.

Pour rappel, Yves Melick fut un des rares homosexuels d'origine congolaise à assumer ouvertement son orientation sexuelle. Avant-gardiste, il avait toujours mené sa vie en toute liberté malgré les hostilités qu'affichent la société à l'égard des personnes issues des minorités sexuelles. De nationalité belge, il résidait en RDC, le pays de sa mère qui était originaire du Kasai. Yves restera un modèle pour beaucoup d'homosexuels congolais car malgré sa sexualité, il était un entrepreneur reconnu et dirigeait avec succès Le Trompe œil, sa boutique d'art et de décoration.

JW


samedi 23 août 2014

Auteurs LGBTI à découvrir: Karim Deya

Depuis quelques années, l'Afrique noire est entrain de reprendre conscience qu'elle n'est pas seulement hétérosexuelle mais aussi homosexuelle. Cette prise de conscience ne se limite pas qu'aux associations de défense des personnes LGBTI.  Elle est également visible à travers la plume de certains auteurs africains qui ne cachent pas leur orientation sexuelle et ont choisi d’écrire sur l'homosexualité du continent afin de raconter la vie des minorités sexuelles dans la plupart des pays africains.

Titre: J'attends Mon Mari,  éditions Textes Gais, date de parution: juillet 2014,  ISBN : 9782363079848, 12 et 5,99 euros. 


Nous vous présentons Karim Deya, le talentueux écrivain originaire de la Côte d'Ivoire. Âgé de 30 ans et diplômé en Droit, Karim qui a aussi des racines sénégalaises est l'auteur d'un roman très touchant intitulé J'attends Mon Mari paru aux éditions Textes Gais. C'est le premier livre publié de ce jeune auteur dont le style captivant promet de plaire à plusieurs lecteurs. L'histoire de ce roman est d'actualité car elle aborde le problème des relations amoureuses entre les personnes de même sexe dans un univers où l'homosexualité n'est pas tolérée. Karim Deya nous prouve à travers son ouvrage qu'il est un auteur LGBTI qui milite avec sa plume pour dénoncer la triste réalité de la communauté homosexuelle en Afrique.

Karim Deya
J'attends Mon Mari c'est l'histoire de Thiossane, un jeune de Dakar vivant dans le quartier populaire de Safari. Il tombe amoureux de Moctar Saidou Bâ et prend conscience que rien ne leur sera facile pour vivre cette relation dans un quartier où toute trace d'innovation des valeurs est bannie. Contraints à la marginalité, les deux hommes vont devoir s’accommoder à vivre leur amour dans une discrétion teintée d'angoisse, de peur et parsemée de désespoir au vu de la société dans laquelle ils vivent. Thiossane et Moctar devront se résoudre à trouver la liberté en Europe car l'hostilité envers les "goor jigen" (gay) ne se limite pas seulement au quartier Safari. Elle s'étend partout y compris dans la politique où certains politiciens véreux assoiffés de populisme utilisent l'homosexualité comme un moyen pour détourner la population de leurs véritables revendications sociales...

JW

vendredi 1 août 2014

Africa: Homosexuality, modernity and religion



For many africans, homosexuality is an imported modern phenomenon of society from western civilisation. According to them, Europeans introduced this form of sexuality in Africa during colonization. With the modernity and the development of the media, some Africans easily agree with same sex relationship.   No one wants to recognize that the intimate relations between two men or two women could exist in the past in our traditional societies. 



But, Stephen O Murray and Will Roscoe recognizes in their book Servant boy-wives and females husbands (studies of African homosexuality)[1] that homosexuality existed in another form in the African traditional societies. However, they declare that the obvious absence of a real existence of this form of sexuality such as known today can conclude that it was introduced into the continent by the colonists. But, more recently, searchers discovered several cultural varieties of same sex relationships in Africa.
1.     One notably ‘‘explicit” Bushmen painting, which depicts African men engaging in same-sex sexual activity.

2.     In the late 1640s, a Dutch military attaché documented Nzinga, a warrior woman in the Ndongo kingdom of the Mbundu, who ruled as ‘‘king” rather than ‘‘queen”, dressed as a man and surrounded herself with a harem of young men who dressed as women and who were her ‘‘wives”.

3.     Eighteenth century anthropologist, Father J-B. Labat, documented the Ganga-Ya-Chibanda, presiding priest of the Giagues, a group within the Congo kingdom, who routinely cross-dressed and was referred to as ‘‘grandmother”.

4.     In traditional, monarchical Zande culture, anthropological records described homosexuality as ‘‘indigenous”. The Azande of the Northern Congo ‘‘routinely married” younger men who functioned as temporary wives – a practise that was institutionalised to such an extent that warriors would pay ‘‘brideprice” to the young man”s parents.

5.     Amongst Bantu-speaking Pouhain farmers (Bene, Bulu, Fang, Jaunde, Mokuk, Mwele, Ntum and Pangwe) in present-day Gabon and Cameroon, homosexual intercourse was known as bian nkû”ma– a medicine for wealth which was transmitted through sexual activity between men.

6.     Similarly in Uganda, amongst the Nilotico Lango, men who assumed ‘‘alternative gender status” were known as mukodo dako. They were treated as women and were permitted to marry other men.

7.     In the former Kingdom of Dahomey, women could be soldiers (above) and older women would sometimes marry younger women, according to anthropologist Melville Herkovits.

 8. Same-sex relationships were reported amongst other groups in Uganda, including  the Bahima and the Banyoro

9.    King Mwanga II, the Baganda monarch, was widely reported to have engaged in sexual relations with his male subjects.

10.   A Jesuit working in Southern Africa in 1606 described finding ‘‘Chibadi, which are Men attired like Women, and behave themselves womanly, ashamed to be called men”.

11.   In the early 17th century in present-day Angola, Portuguese priests Gaspar Azevereduc and Antonius Sequerius encountered men who spoke, sat and dressed like women, and who entered into marriage with men. Such marriages were ‘‘honored and even prized”.

12.  In the Iteso communities, based in northwest Kenya and Uganda, same-sex relations existed amongst men who behaved as and were socially accepted as women.

13.  Same-sex practises were also recorded among the Banyoro and  the Langi.

14.   In pre-colonial Benin, homosexuality was seen as a phase that boys passed through and grew out of.

15.  There were practises of female-female marriages amongst the Nandi, the Kisii of Kenya, as well as the Igbo of Nigeria, the Nuer of Sudan and the Kuria of Tanzania.

16.  Among Cape Bantu, lesbianism was ascribed to women who were in the process of becoming chief diviners, known as isanuses.


Today in Africa, homosexuality means two things: black magic and western culture. In DRC, for example, when you currently ask a person about same sex relationships, she without any doubt answers you that people who like this form of sexuality want to copy the white culture. If you question another person, she will say to you that a homosexual is an occultist. There is, therefore, a total confusion in comprehension more especially as approximately 50% of the population are illiterate and a good portion of the people known as educated are not interested in the reading of books or documents to understand what homosexuality is. 




 The other element which creates confusion is the religion. Since more than one decade, most African countries are invaded by evangelical churches. The proliferation of those churches contributed largely to spread homophobia around the black continent. Pastors of those ministries describe homosexuals as immoral persons and do not hesitate to link them to Satanists.   Now, populist politicians are claiming that homosexuality is not african. They are improving homophobia among people just for wining popularity. Some of them launch anti gay bills for criminalising same sex relationships. In countries like Nigeria and Uganda, anti gay bills were voted and homosexuals are living in fear. In August 1st 2014, anti-gay law were invalidated by ugandan court.
JW 


[1] Published by Palgrave Mc Millan



Ouganda: La loi anti-gay annulée

La loi anti-gay promulguée en décembre dernier en Ouganda a été déclarée illégale ce vendredi 1 aout 2014 par la Cour constitutionnelle de Kampala. Cette décision annule la loi criminalisant l'homosexualité sur le sol ougandais.

En effet, La justice ougandaise a déclaré que cette loi a été votée par les Députés sans tenir compte du quorum au niveau de l'Assemblée. En mars 2014, un groupe de militants LGBTI avaient lancé une poursuite judiciaire contre cette loi dont le vote a été faite de façon illégale. Une pétition a également été signée par plusieurs défenseurs des Droits Humains et des minorités sexuelles parmi lesquels Paul Semugoma et Franck Mugisha.

Paul Semugoma, est une des figures de lutte pour la cause LGBTI en Ouganda. Exilé en Afrique du Sud, il n'a pas cessé son combat. Il a récemment été récompensé pour son activisme par la Fondation Élisabeth Taylor.



Franck Mugisha, activiste emblématique de la lutte pour la cause des minorités sexuelles en Ouganda.


David Kato, l'illustre activiste ougandais assassiné en janvier 2011. Il a été victime de l'homophobie virulente engendrée par le projet de loi initié en 2009.


Il faut noter que les relations entre personnes de même sexe ont été rendues illégales et passible d'un emprisonnement à vie suite au projet de loi initié par le politicien David Bahati en 2009. L'annonce de ce projet de loi avait renforcé l'homophobie en Ouganda qui a conduit à des violences et des meurtres visant les homosexuels. Son vote en décembre 2013 malgré les campagnes menées par les activistes de défense des droits des LGBTI avait soulevé une vive inquiétude au niveau de la communauté internationale. Soutenue par la masse avec l'appui de certains évangélistes  qui propagent une image négative des homosexuels, la loi anti-gay ougandaise avait connu une grande médiatisation. Elle avait placé le pays parmi les États officiellement homophobes du continent africain avec le Nigeria et le Cameroun. Cette loi sévère sanctionnait aussi toute personne qui cherchait à protéger les personnes issues des minorités sexuelles.

 D'aucuns estiment que cette annulation de la loi anti-gay en Ouganda marque le début de la victoire de la lutte contre l'homophobie virulente qui sévit  sur le continent noir.

JW

dimanche 13 juillet 2014

RDC-Kivu: Un homosexuel victime d'une violente agression à Bukavu


Un  homosexuel connu sous le pseudonyme de Kivu a été sauvagement battu et violé par six jeunes hommes  le mardi 01 juillet 2014 à Bukavu dans le Sud-Kivu. Selon notre source,  l'action s'est déroulée vers 20 heures dans le quartier de Nyamugo Soko dans la commune de Kabutu.

Une vue de la ville de Bukavu dans la Province du Sud-Kivu

Kivu, un jeune membre et pair éducateur au sein d'une ONG de Bukavu rentrait à son domicile lorsqu'il a été attaqué par ses six agresseurs.  Voici son récit:  
C'était vers 20heures au moment où je rentrais chez moi. A 30 mètres de mon domicile,  j'ai entendu une personne me lancer: Il est là ce pédé porte-malheur. Tout à coup, j'ai vu six personnes portant des casquettes surgirent d'une cachette et ils se sont jetés sur moi. Ils m'ont plaqué sur le sol, m'ont menotté les bras et bandé la bouche. Ensuite, ils m'ont battu avec une barre de fer tout en me donnant des coups de poing. Après, ils m'ont déshabillé et quatre d'entre eux m'ont violé sans préservatif en me disant qu'ils vont  m'apprendre à devenir hétérosexuel.

Une fois leur acte terminé, les six agresseurs ont abandonné Kivu totalement nu dans la rue  et saignant au niveau de l'anus. En partant, ils ont pris son téléphone et une somme équivalent à plus de 11 dollars américains. La jeune victime n'a été secouru que deux heures après par des passants. Le lendemain, il a appelé le point focal de leur Ong afin qu'il constate les faits dont il a été victime. Selon Kivu, les six agresseurs seraient des jeunes habitant le même quartier que lui. Depuis deux mois, ces tortionnaires ne cessaient de lui lancer des insultes à chaque fois  qu'ils se croisaient dans la rue, a t-il précisé. Comme conséquence, Kivu s'en tire avec les deux yeux tuméfiés et  des lésions au niveau de l'anus.

Il faut reconnaitre des cas d'une agression violente envers les homosexuels sont rares en RDC mais les personnes LGBTI sont quotidiennement indexées, insultées et menacées. La législation du Congo-Kinsahsa étant neutre en ce qui concerne l'homosexualité laisse place à toute sorte de violations qui vont des chantages aux extorsions d'argent en passant par des arrestations arbitraires. Ces actes sont souvent possibles avec la complicité des agents de la police.

JW

vendredi 4 juillet 2014

Violations de droits des personnes LGBTI en RDC




Bien que la République démocratique du Congo soit neutre sur le plan législatif en matière d'homosexualité, la communauté LGBTI n'est pas épargnée des tracasseries et autres menaces au sein de la société. 

Ces actes de persécution à l'égard de la minorité homosexuelle ne sont pas seulement l’œuvre de la population souvent sous informée.  Ils sont surtout orchestrés par des agents de l'ordre, les politiciens mal intentionnés et des évangélistes conservateurs.

La Cour Suprême de Justice de Kinshasa. La loi congolaise est neutre en matière d'homosexualité. Cependant, cette neutralité laisse libre court à certaines répressions envers les personnes LGBTI




Les homosexuels les plus visibles, à savoir les efféminés et les transsexuels sont très visés par les arrestations arbitraires.
 


En ce qui concerne les violations des droits des personnes LGBTI au Congo Kinshasa, les cas suivants sont très récurrents:

- Les arrestations arbitraires et détentions illégales : Elles visent particulièrement les homosexuels visiblement identifiables dans les lieux publiques, à savoir: la rue, les bars, les boites de nuit, les soirées mondaines, etc. Perpétrées par des agents de l'ordre, ces violations ont pour but l'intimidation et l'extorsion des victimes. S'en suivent après des détentions illégales qui peuvent aboutir à des violences physiques comme des attouchements et des viols ou d'autres traitements dégradants comme l'obligation de la personne détenue à se mettre nu, la masturbation involontaire, introduction d'objets par voie anale, agression barbare, etc.

- Violation des procédures: Une fois qu'une personne LGBTI est arrêtée ses droits ne lui sont jamais signifiés. Pire, des droits fondamentaux comme la présomption d'innocence et le droit au silence ainsi que la présence d'un avocat  sont carrément omis.   De plus,  la police a tendance depuis quelques années à être de connivence avec la presse à sensation. Dès qu'un homosexuel est accusé d'un fait, les agents de l'ordre appellent des journalistes sans scrupules pour relayer l'affaire.  L'information est diffusée à la télévision sur certaines chaines assoiffées d'audience comme Molière TV. La personne incriminée est alors offerte à la presse qui l'interview sans la moindre déontologie. Les images propagées à travers les médias visent la désinformation et frisent le ridicule car elles mettent à jour l'amateurisme de cette presse qui vise le sensationnalisme.


- Diabolisation par certains évangélistes et politiciens populistes: Il n'est un secret pour personne que les églises évangéliques en général condamnent l'homosexualité. Cette situation a poussé la plupart des pasteurs de ces sanctuaires religieux à avoir un discours très homophobe envers les personnes issues des minorités sexuelles. Ils ne cessent  d'associer l'homosexualité au satanisme ou à l'occultisme. De l'autre côté, certains politiciens renforcent cette haine envers les homosexuels par leurs déclarations soutenant que les relations entre deux hommes ou deux femmes est une importation de l'occident. Ils ajoutent que cette forme de sexualité n'est pas conforme aux traditions africaines. Pour mieux soutenir leurs idées, ils vont même jusqu'à mettre en place des projets de loi visant l'interdiction de l'homosexualité sur le territoire congolais. Ils partent de l'idée que dans la pensée populaire, les homosexuels sont mal perçus au sein de la société. Donc, pour eux, c'est plus simple de faire adhérer la masse à leur idéologie politique.   

L'ex Député national et évangéliste Ejiba Yamapia a été le premier politicien en RDC à proposer une loi anti gay en octobre 2010 à l'Assemblée Nationale. Le projet a été soumis sans suite à la commission culturelle du parlement. En novembre 2013, un autre Député national, Steve Mbikayi du Parti travailliste a lui aussi déposé une proposition de loi devant interdire l'homosexualité sur le sol congolais. Avant eux, une proposition a été également faite en 2009 au niveau de l'Assemblée provinciale de Kinshasa par le bureau d'étude de cette institution afin d'interdire les relations entre personnes de même sexe au sein de la ville Province de Kinshasa. Selon le bureau d'étude de l'APK, l'homosexualité est à la base de la dépravation des mœurs dans la capitale congolaise au même titre que la prostitution féminine. Cette proposition n'a pas été retenue parmi les sujets à l'ordre du jour.





- Discrimination en milieu de soin: Les homosexuels sont doublement discriminés lorsqu'ils veulent accéder au soin en cas de problème de santé liés à leur sexualité (cas des personnes atteintes des MST ou du VIH/SIDA).  Il y a des graves violations en ce qui concerne le droit à la santé car la stigmatisation qu'ils subissent constitue un frein pour l'accès au soin dont ils ont besoin pour survivre. Il faut ajouter à cela, la transgression du droit à la confidentialité. L'état sérologique d'une personne LGBTI est très souvent divulgué par les personnels soignant des hôpitaux dans le but de l'humilier. Ces personnels médicaux violent du coup leur serment. 

Accéder au soin lorsqu'on est homosexuel n'est chose facile en RDC. Les personnes issues des minorités sexuelles sont victimes de stigmatisation lorsqu'elles veulent accéder au soin dans les hôpitaux et les centres de santé. Leur orientation sexuelle est mise en avant et elles sont pointées du doigt. Elles sont doublement stigmatisées d'abord par rapport au VIH/SIDA, ensuite parce qu'elles sont homosexuelles.




A part ces actes énumérés, il ne faut pas oublier les chantages, les insultes, les quolibets, le rejet au niveau de la famille, la pression au mariage, etc.


Justice Walu  

Source : Les droits humains et droits à la santé des  LGBTI en RDC par Maitre Olivier Okakessema